Je possède la version Wii mais étant la même que la version PS2, cet article conviendra aux deux supports.
Etant donné que cet article ait été écrit plusieurs mois après j'eus fini le jeu, il se peut qu'il y ait quelques coquilles dans l'histoire et des oublis dans les noms des lieux ou des personnages.OKAMI Il est souvent difficile pour moi de parler d'Okami comme d'un jeu vidéo. Pourtant, quand on s'est laissé tenter par l'univers et qu'on est sur le point d'en faire l'acquisition en magasin, c'est bien entre les Call of Duty et les Need for Speed qu'on le trouve, non pas à côté de l'Illiade et de certaines oeuvres antiques. L'apparence ne s'y trompe pas : un boîtier, un CD, le livret du jeu. Aucune poésie dans ces objets. Alors on sort le disque de son emplacement, et on l'introduit dans sa console ; l'espace autour de nous s'efface, on plonge dans le monde merveilleux d'Okami.Il y a un siècle, tous les soirs de pleine lune, un dragon maléfique tire une flèche sur la maison d'une jeune fille du village où commencera l'aventure. Celle-ci doit aller être emmener en sacrifice au Dragon. Or, un jour, la fille qui doit être sacrifiée fait la convoitise du guerrier du village. Celui-ci, aidé d'un loup blanc, met tout en oeuvre pour terrasser la bête. Ceci fait, l'épée ayant mis fin aux agissements du dragon est scellée à l'entrée de son antre.
Mais un siècle plus tard, un vil voleur a la folle idée de s'emparer de l'épée. En la sortant de son socle il délivre le dragon. Celui-ci répand les ténèbres sur le monde au point d'en affaiblir les Kamis. Le monde fait alors appel à Amaterasu, la déesse du soleil, qui va prendre la forme d'Okami Amaterasu, un loup blanc qui n'est pas sans rappeler celui de la légende.
Au passage, Okami signifie "Loup" en Japonais.
On trouve dans Okami de très nombreuses références à la mythologie japonaise.
Le mythe le plus représenté dans ce jeu est "Susanowo et la Dragon à Huit Têtes". En effet, dans le village vit le descendant du chevalier qui a vaincu le dragon : il se nomme Susanoo. Il est amoureux d'une fille appelée Kusanagi (le nom de l'épée trouvée dans le dragon dans le mythe). Celle-ci est une confectionneuse de Saké. Lors de la pleine lune, le dragon tire une flèche sur le toit de la maison de Kusanagi qui est donc envoyée en sacrifice au Dragon. C'est à ce moment de la partie que se tient le premier affrontement entre vous et le Dragon. Pour le vaincre vous devrez envoyer du Saké dans chacune des huit gueules du dragon ce qui est une référence claire et nette au mythe de Susanowo. Biensûr le scénario est tournée pour coller au jeu mais suit à chaque fois des morceaux de la mythologie japonaise. On a l'impression d'être plongé dans ces mythes, mais le fait de réaliser un mythe différent avec Okami Amaterasu nous donne la sensation de vivre et d'écrire une nouvelle épopée.
A la fin du combat on obtient une épée : dans le mythe l'épée de Kusanagi est donnée à Amaterasu quand le dragon est vaincu.
On notera aussi que, comme dans la mythologie japonaise, le personne de Susanoo/Susanowo est violent et grossier. En effet dans Okami ce personnage est limite alcoolique et passe la plus claire partie de son temps à dormir et à conter des exploits qu'il n'a pas réalisé.
D'autres éléments rapprochent ce jeu d'un mythe notamment le style graphique qui est à la fois somptueux et original : on a l'impression que les décors ont été réalisés au pinceau comme sur les authentiques rouleaux de parchemins japonais.
Outre cette sensation de poésie pure à chaque instant que l'on passe dans le monde d'Okami, il n'est pas négligeable de noter que le jeu en lui-même bénéficie d'une réalisation irréprochable.
Le gameplay est très bien pensé et les mouvements sont extrêmement fluides ce qui est très beau à regarder. Le système de pinceau colle très bien à la Wiimote mais ne rebutera les possesseurs de PS2 qui devront réaliser leurs tracés via le joystick analogique. Le seul point faible qui ressort de ce jeu est que parfois les signes que l'on trace ne sont pas très bien reconnus et il faut faire preuve d'une grande précision, que l'on acquiert par pratique.
La durée de fait pas défaut au titre car la quête principale est tout simplement énorme, surtout s'il vous prend l'envie de flâner dans le très vaste décor du jeu. Les énigmes parfois ardues vous donneront du fil à retordre tout au long de l'aventure. Et le jeu ne manque pas de quête annexes : trouver tous les animaux à nourrir, les pierres à récolter ou encore les arbres à fleurir rend la durée de vie quasiment infinie.
Il n'est donc pas utile de préciser que ce titre est donc un chef-d'oeuvre. Il est également difficile d'en receler des défauts tellement sa réalisation bénéficie d'un traitement irréprochable.
Au final si vous êtes passionné d'oeuvres poétiques et mythiques, de culture japonaise ou simplement si vous voulez vivre une aventure exceptionnelle, je ne peux que vous conseiller ce titre qui vaut vraiment le dépaysement.